Le boycott du tourisme au Myanmar aura-t-il un effet sur les politiques gouvernementales du pays ?
Impact économique direct :
1. Perte de revenus : Le tourisme est une source de revenus importante pour de nombreux pays. Boycotter le tourisme peut entraîner une perte de revenus pour les entreprises, les gouvernements et les particuliers impliqués dans le secteur touristique. Dans le cas du Myanmar, le tourisme représentait environ 5 à 7 % de son PIB avant la pandémie, et le boycott pourrait réduire ces revenus.
2. Pertes d'emploi : La réduction du tourisme peut entraîner des pertes d’emplois pour les guides touristiques, le personnel des hôtels, des restaurants, des prestataires de transport et d’autres acteurs de l’industrie du tourisme. Cela peut avoir des conséquences sociales et économiques négatives, en particulier pour ceux qui dépendent fortement des emplois liés au tourisme.
3. Épuisement de la monnaie : Un déclin du tourisme peut réduire les recettes en devises qu’un pays reçoit. Lorsque les touristes apportent des devises étrangères, cela contribue à stabiliser l’économie d’un pays et soutient son commerce international. Un boycott du tourisme pourrait limiter ces entrées de devises, ce qui pourrait avoir un impact sur les taux de change et la stabilité économique.
Impact politique indirect :
1. Pression économique : Les effets économiques d’un boycott du tourisme peuvent exercer une pression sur le gouvernement pour qu’il réponde aux préoccupations et aux demandes de la communauté internationale. Cependant, dans les régimes autoritaires, la réponse du gouvernement peut ne pas être proportionnelle à l'impact économique, car ces régimes sont moins responsables devant l'opinion publique ou les difficultés économiques.
2. Pression internationale : Les boycotts peuvent attirer l’attention internationale sur les problèmes et les préoccupations qui ont motivé le boycott en premier lieu. La publicité négative et l’atteinte à la réputation peuvent pousser les gouvernements à reconsidérer leurs politiques et leurs actions, en particulier lorsqu’elles sont combinées à d’autres formes de diplomatie et de pression internationale.
3. Effet limité sur les régimes autoritaires : Les régimes autoritaires peuvent être moins vulnérables aux effets de la pression économique et des critiques internationales. Ils donnent souvent la priorité au maintien du contrôle sur la politique interne et peuvent ne pas être aussi réactifs aux pressions extérieures. Dans le cas du Myanmar, le régime militaire a toujours fait preuve de résilience face aux critiques internationales et aux efforts limités de démocratisation.
4. Conséquences inattendues potentielles : Les boycotts peuvent parfois avoir des conséquences inattendues, causant du tort aux personnes mêmes qu’ils visent à aider. Au Myanmar, par exemple, un déclin du tourisme pourrait avoir un impact négatif sur les moyens de subsistance des personnes qui en dépendent mais qui ne sont pas directement impliquées dans les violations des droits humains. Cela pourrait par inadvertance aggraver la situation des populations vulnérables.
5. Besoin de stratégies globales : Pour influencer efficacement les politiques gouvernementales, les boycotts doivent souvent faire partie d’une stratégie plus large incluant des pressions diplomatiques, des sanctions et d’autres formes d’engagement. S’appuyer uniquement sur un boycott du tourisme ne suffira peut-être pas à obtenir des changements politiques significatifs dans un pays comme le Myanmar.
En résumé, même si le boycott du tourisme peut avoir des conséquences économiques pour le Myanmar, son impact direct sur les politiques gouvernementales sera probablement limité. Les régimes autoritaires comme le Myanmar peuvent être résilients aux pressions économiques et moins sensibles aux critiques internationales. Pour que des changements politiques substantiels se produisent, une combinaison d’efforts diplomatiques, de pressions internationales et d’éventuels changements internes au Myanmar peut être nécessaire.